Vos joueurs vont trembler de peur et ils vous diront merci pour ça
Quand on fait du jeu de rôle, l’ambiance est un élément très important, c’est elle qui va donner le ton à votre session de jeu et aider à l’immersion de vos joueurs. Cependant, il est un type de JDR dans lequel l’ambiance est au cœur même du jeu : Les jeux de rôle d’horreur.
Vous êtes maître du jeu et vous voulez des conseils pour créer une ambiance propice vos sessions de JDR horrifiques ? Que ce soit pour célébrer Halloween façon rôliste, ou simplement car vous aimez les histoires d’horreur, découvrez des conseils pour faire trembler de peur vos joueurs.
- Créer une ambiance effrayante à sa table de jeu
- Que faire quand les joueurs essayent de désamorcer votre ambiance horrifique ?
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Créer une ambiance effrayante à sa table de jeu
Pour créer une ambiance qui fait peur autour de votre table de jeu, il n’y a pas une recette miracle, mais un mélange de petites choses à faire, qui, mise bout à bout, vont créer une ambiance qui va immerger vos joueurs dans vos histoires d’horreur.
Voyons ensemble les trucs et astuces pour terroriser les joueurs à votre table 🙂
Obtenez la coopération de vos joueurs
Ce conseil vaut pour tous les jeux de rôle, mais doublement pour les JDR d’horreur. Quel que soit votre talent de MJ, vous avez besoin de la collaboration de vos joueurs. C’est la nature même du jeu de rôle – un processus de narration collaborative.
Indiquez clairement que vous organisez un jeu d’horreur dès que vous commencez à inviter des joueurs à jouer. Même si le système que vous utilisez implique l’horreur, soyez explicite. De nombreuses parties ont déjà été gâchées à cause de PJ qui trouvaient le moindre prétexte pour faire des blagues ou bien tuer l’immersion des autres joueurs.
En fin de compte, vous ne pouvez pas effrayer les joueurs qui ne veulent pas l’être, et essayer ne fera qu’aggraver les choses. En revanche, les joueurs qui recherchent spécifiquement une expérience d’horreur sauteront sur l’occasion. Si vous avez la volonté de créer un bon jeu d’horreur, ils viendront à vous.
Mettez vos joueurs dans une position défavorable
Une fois que vous avez réuni votre groupe de joueurs amateurs d’horreur, il est temps de procéder à la manipulation psychologique ! Non sérieusement, les jeux d’horreur consistent à jouer sur la psyché des joueurs et la première étape consiste à les faire sortir de leur zone de confort, de les mettre en difficulté.
Dans la plupart des jeux de rôle, il est facile de surmonter les défis dans des conditions normales. Un monstre qui surpasse un PJ peut être facilement vaincu par plusieurs joueurs équipés et en confiance. L’horreur exige une menace… menaçante.
Si tout le groupe se ligue contre elle et ne rencontre aucun problème, elle perdra de sa crédibilité. Créez des personnages sans arme, éteignez les lumières au pire moment, faites leur rencontrer des créatures qui ne peuvent être vaincues, séparez-les, etc.
Les joueurs ressentent plus vivement l’horreur lorsqu’ils sont en difficulté, et les MJ devraient en tirer parti. Cependant, restez crédible, l’important est de présenter une raison convaincante aux difficultés que rencontrent vos joueurs.
Utilisez les effets sonores intelligemment
La musique et les effets sonores effrayants à conditions qu’ils soient utilisés intelligemment. Personnellement, je joue beaucoup sur les sons pour créer une ambiance de peur durant mes sessions de jeu de rôle d’horreur.
Imitez des sons pour capter l’attention du groupe
Les sons que vous pouvez produire vous-même sont une arme d’immersion massive. J’en use et j’en abuse pour guider les émotions de mes joueurs.
Pendant que les joueurs discutent entre eux de la marche à suivre, frappez violemment la table pour imiter un esprit tapeur. Vous pouvez aussi gratter lentement le dessous de la table avec vos ongles sans rien dire et observer vos joueurs lorsqu’ils commencent à percevoir les grattements : ambiance de peur garantie.
Je me souviens d’une fois où je masterisais le scénario culte de l’appel de Cthulhu « La maison hantée ». Lors d’une scène de fouille dans une chambre d’enfant abandonnée, une joueuse trouve une petite boite, qu’elle tente d’ouvrir. Tout en lui expliquant sa tentative pour ouvrir la boite, je baisse petit à petit le son de ma voix pour la forcer à se rapprocher et se concentrer sur mes paroles, avant de taper un grand coup sur la table en lui disant D’un coup, un diable à ressort jailli de la boite !! Hurlement de terreur de la joueuse et fou-rire nerveux de toute la table. Des années plus tard, mes joueurs m’en parlent encore.
Ces effets simples peuvent être aussi efficaces qu’un paysage sonore élaboré, et ils représentent beaucoup moins de travail. Les occasions ne manquent pas pour créer ce genre de petites scènettes, laissez juste parler votre créativité et adaptez-vous à la situation.
Une fois que vous avez acquis une certaine expérience des bases, des options plus avancées sont disponibles. Avec un logiciel de montage sonore gratuit et un peu de temps, vous pouvez créer le grincement d’une hache sur un trottoir ou le crissement de pas lourds.
Attention toutefois à ne pas se laisser emporter. Votre travail consiste toujours à raconter une histoire, et si vous passez tout votre temps à créer de nouveaux effets sonores, le reste du jeu en souffrira.
Si, à force de parler d’effets sonores, vous avez l’impression que votre voix est sous-estimée, n’ayez crainte ! Se pencher et chuchoter à l’oreille d’un joueur est un excellent moyen de faire en sorte que tout le monde se concentre. Ils se demanderont ce que vous avez dit, pourquoi ils n’ont pas pu l’entendre, et si le joueur à qui vous avez chuchoté est dans le coup.
Les voix, les accents et les bruits monstrueux sont également intéressants, si vous pouvez produire des sons crédibles. Si vous n’êtes pas sûr de vous, il est préférable d’opter pour la prudence. Rien n’enlève la tension d’une scène comme un mauvais accent. D’un autre côté, si vous avez un don d’acteur, alors allez-y ! Le gémissement d’une goule en train de suçoter les os d’un PNJ sera une expérience terrifiante pour vos joueurs.
Les joueurs doivent être obligés de confronter eux-mêmes la menace
Pourquoi ne peut-on pas quitter la maison hantée ? Il y a déjà un mort, appelons la police en renfort ! Voilà des questions que peuvent légitimement se poser vos joueurs et si votre seule réponse est : C’est comme ça, sinon il n’y a pas d’histoire, alors vous pouvez dire adieu à leur immersion dans votre histoire…
Quelle que soit votre histoire, vous devez toujours fournir une bonne raison pour laquelle les personnages joueurs sont obligés d’affronter le scénario cauchemardesque de la session. Peut-être sont-ils physiquement isolés de la civilisation, ou que le mal qui les poursuit n’aurait aucune difficulté à se débarrasser de renforts, ou peut-être les personnages sont poussés à affronter l’horreur par sens du devoir, ou par désir.
Bref, réfléchissez à une raison tangible qui forcera les joueurs à confronter la menace par leurs seuls moyens.
Une autre option pourrait être de les laisser quérir de l’aide, mais le retourner contre eux. L’entité maléfique pourrait posséder les policiers appelés en renfort et les retourner contre le groupe, les voisins pourraient venir prêter main forte et se faire dévorer, ou encore ne pas percevoir la menace que vous voyez clairement.
Soyez honnêtes, mais vague dans vos descriptions
Vous voulez créer un climat de peur à votre table ? Soyez précis dans vos descriptions, tout en étant vague sur certains points. Lorsqu’un joueur demande la description d’une pièce ou d’une créature cauchemardesque, vous devez être franc sur ce qu’il perçoit, tout en créant de la tension grâce à un langage ambigu : La pièce semble vide – Vous ne voyez rien dans le miroir pour l’instant – Vous pensez que les cris viennent d’en bas.
Exploiter la peur de l’inconnu d’un joueur peut considérablement renforcer l’atmosphère d’un jeu de rôle d’horreur. En étant honnête, vos joueurs ne remettront pas en question vos descriptions, mais les parts d’ambiguïté que vous instaurerez va amener leur esprit à imaginer le pire.
Les joueurs doivent être amenés à faire des choix difficiles
Chaque description sinistre et menace imminente que vous allez faire doit créer une tension chez les joueurs et, surtout, les pousser à agir, à prendre des décisions difficiles et à en subir les conséquences.
Parfois, ces décisions désespérées sont des questions de survie pour les joueurs, c’est-à-dire qu’il faut trouver le choix le plus susceptible de garder les joueurs en vie et de les tirer d’affaire. D’autres décisions difficiles sont une question de vertu ou de péché : un joueur se sacrifie-t-il pour faire ce qui est juste, ou fait-il quelque chose d’horrible, voire de maléfique pour son bénéfice immédiat ?
Dans un jeu d’horreur, les choix proposés aux joueurs par les MJ doivent être suffisamment difficiles pour les faire transpirer, mais pas trop pour qu’ils soient paralysés par l’indécision.
Que faire quand les joueurs essayent de désamorcer votre ambiance horrifique ?
Le pire qui puisse arriver quand on masterise une session de jeu horrifique, c’est que l’ambiance de peur vole en éclat et se transforme en franche rigolade où tout le monde enchaîne les blagues.
Les moments de légèreté sont tout à fait légitimes dans une histoire d’horreur, c’est une façon pour les joueurs de faire une pause nécessaire dans l’horreur, de désamorcer une tension qui peut devenir trop pressante. Il faut toutefois faire attention à ce que ça reste occasionnel, sans quoi vous pouvez dire adieu à l’horreur dans votre jeu de rôle d’horreur…
Si les plaisanteries et les sarcasmes menacent de faire dérailler votre scénario, rappelez à vos joueurs le contrat social qu’ils ont accepté, plutôt que d’instaurer une politique rigide de « blagues interdites ». Après tout, même les JDR sur table d’horreur les plus effrayants sont censés être « amusants » pour vos joueurs.
Et vous, quels sont vos trucs pour créer des sessions de JDR horrifique mémorables ? N’hésitez pas à donner vos trucs et astuces en commentaires.
Super article! Je me lance moi même en MJ sur l’appel de Cthulhu, et j’adorerais créer ce genre d’ambiance. Des conseils bien utiles que je souhaite mettre en application!
Merci beaucoup
Bonjour et merci pour ton retour 🙂